vendredi 12 septembre 2008

Arrivée à Beyrout

Il y a des jours où l'on se dit que l'on aurait pu rester à la plage (on y était) plutôt que d'enfourcher nos bécanes! Il restait 40 bornes, on en aura fait que 30! Une toute méchante grille, dévoilée au dernier moment par la voiture qui me précédait a eu raison des 10 derniers km. Ma roue avant se plante dans la grille et... pan! je me fracasse le menton par terre. Résultat: 2 dents cassées, 10 points de suture, 1 lèvre tuméfiée et mal à la tête.
Ironie du sort, ceci m'arrive devant une pharmacie (qui me fournira les bandes de gaze), sous les yeux d'un flic (qui me conduira à l'hôpital, à 100 mètre de là...). Bien placée la grille...
Ensuite c'est l'hôpital, les infirmières sont sympas, elles en ont vu d'autres... à Beyrout. Je découvre ma nouvelle façon de parler... ça zozotte et ça rigole. N'empêche qu'avec ma barbe d'une semaine, mes pansements, mon bronzage et mes traces de sang, je fais très couleur locale, enfin quand ça bombe. Et dire que la traversée de Tripoli à vélo m'avait fait une forte impression. Des gamins au regard vide, les deux mains derrière leurs mitraillettes pointées sur toi... Des sacs de sable, des barbelés, des check points... qu'est-ce que ça représente face une gueule ensanglantée? C'est quand même con. Plus de 1600km à vélo dans des coins pas possibles et c'est là juste à la fin que tout arrive!
Baldo pensait me faire une farce à la sortie de l'hôpital en m'annoncant: bon ben on finit ces 10 kil? Quand je lui ai montré mon nouveau sourire, il m'a dit: non, non t'en fait pas Michael nous envoie son chauffeur... Et j'ai vu arriver la Cayenne avec le même sourire. On a tout pu caser dedant (je ne pensais pas pouvoir mettre 3 vélos, 4 personnes et des bagages dans si peu d'espace...) et 10,3 km plus loin, nous sommes à la maison.
Après un petit tour de ville en bagnole et un plateau de suchi (assez pratique le trou, pour les baguettes) nous revoilà à la maison. Là, les potes sont en train de s'encanailler dans cette ville incroyable... et moi je vous fais mon compte rendu. Comme je l'ai déjà dit: il y a des jours ou l'on ferait mieux de rester à la plage.

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